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Le quartier de Borderouge, Toulouse

Urbanisme, habitat, aménagements, loisirs, social, culturel, toutes les informations sur le quartier

Le PPRI (Plan de Prévention des Risques Inondables)

 

Depuis la Lettre d'information du CQB n°28 de décembre 2010 l'on nous pose de nombreuses questions sur ce sujet.

Disons d'abord que Borderouge n'a pas de risque inondable direct par le débordement des rivières de l'Hers ou de la Garonne même si ce territoire autrefois marécageux les connaissaient jusqu'au XII siècle. Ce sont ces crues du passé qui ont permis la fertilisation de nos sols pour les maraîchers et nous bénéficions encore.

Sur Borderouge le risque qui subsiste serait la remontée des nappes phréatiques lors de pluies très abondantes, or si un garage en sous-sol l'a déja connue, le risque demeure léger pour les parkings semi-enterrés.

Par contre les habitants de Borderouge peuvent être concernés sur leurs lieux de travail et quand l'on sait que les crues arrivent sur Toulouse en moins de 8 heures, il est bon de faire de la prévention.

En septembre lors de la présentation du PPRI par la préfecture, à la question sur les moyens de prévenir la population, l'élue concernée nous a parlé d'alerte par les voitures de police et hauts parleurs. Nous avons trouvé cela léger, mais elle semble vouloir mettre en place un système d'alerte sur abonnement par téléphones portables et internet.

Alors quel est le PPRI élaboré par la préfecture et la ville:illus_home-copie-3.jpg

Le constat d'abord le cas de Toulouse est unique, nous sommes la seule grande ville d'Europe avec un fleuve et des rivières qui nous traversent venues d'un massif montagneux très proche. La crue ici est de type torrentiel, généralement au printemps quand des pluies d'orage et la fonte des neiges gonflent la Garonne et ses affluents avec des pluies d'orages et la fonte des neiges. Ce fût le cas lors de la crue centenale de 8,32 m du 23 juin 1875. Elle fît 209 morts, détruisit 1140 maisons et tous les ponts, sauf le Pont Neuf.

Cette crue reviendra, arrivera des Pyrénées en moins de 8h, sa force destructrice sera de 7500 m3/s, l'eau montera de 3 cm/mn jusqu'à plus de 8 m, sa vitesse sera de 25 km/h de part le dénivelé de 20 m à Toulouse. C'est ce qu'a connu la ville, mais n'ayez aucun doute en 2011, dans 10 ans,... ou plus tard mais cette crue centenale reviendra.

Paris a connu une crue centenale de 8,57m en 1910 et se prépare à la prochaine. La ville étant entourée de plaines la crue est prévisible à 4 jours, l'eau ne monte que de 2,5 cm/h (ce 26 décembre 2010 c'était bien le cas). Les services municipaux ont plus de temps pour agir, l'évacuation des habitants concerné est progressive, alors qu'à Toulouse tout doit être fait dans l'urgence, en 8 heures. 

htt://www.toulouse.inondation.org       http://www.vigicrues.gouv.fr

La prévision doit être rapide, pour cela le SPCG (service de prévision des crues Garonne) reçoit tous les 1/4 d'heures par radiotransmission des capteurs installés en montagne et en plaine, l'information sur le niveau des eaux. Dès que l'alerte est donnée les mesures de sauvegarde s'enclenchent, évacuation de la population concernée, fermeture du métro et des vannes d'égouts, mise en place des pompes et des batardeaux, enlèvement des produits chimiques, ou classés dangereux (SNPE notamment) de jour ou de nuit. Que faire aux balestrières?

crue-janvier-2009.jpgLes crues et inondations sont plus courantes qu'on ne le croit, celles de 2000 (4,38m),1977 (4,31m), 1952 (4,57m), et même janvier 2009 furent importantes En 2000 malgré une hauteur de crue de moitié de celle de 1875, la Dépêche du 12 juin relate l'évacuation massive en pleine nuit des résidents de l'île du ramier, de la cité universitaire et celle de l'ENSI, la mise en alerte du quartier Casselardit, d'une maison de retraite qui a du mettre ses pensionnaires aux étages, et signale15 blessés dans un accident d'autocar surpris par la montée des eaux.

Avec seulement plus de 4 m de crue les bouillonnements de la Garonne sont impressionnants et il est vrai que le spectacle du fleuve en colère attire bien des toulousains.

crue du 12 06 2000 En 1875 alors que la crue noyait Saint Cyprien jusqu'à Patte d'oie, que la Garonne arrachait les ponts et charriait des corps sans vie, la foule se pressait sur les quais de la Daurade.

L'histoire rappelle celles de 1885 (6,10m) qui détruisit le pont St Pierre, 1772 (6,65m) et l'hospice St Jacques effrondré, 1727 (7,20m) 939 maisons détruites et la mort de 50 personnes

1875-07D

 

 

 

 

 

INOND 1875

Mais il n'y a pas que la Garonne pour faire du dégât, même les petits ruisseaux, la Noncesse est sortie de son lit  en avril 2009 en inondant le quartier Lasbordes à Balma. Le Touch, le Girou, la Marcaissonne, la Sausse, et surtout l'Hers dont l'étiage dont il a fait l'objet devait empêcher le débordement était à nouveau en crue en décembre 2008 (ci-dessous à gauche et à droite les inondations de l'Union par la Sausse en 1992).  La crue de l'Ariège, en conjonction avec celle de la Garonne est à l'origine de l'inondation centenale de la Garonne 1875, mais n'oublions pas les rivières.

Hers en crue 19 decembre 2008

Ci-dessous à gauche, le 19 décembre 2008 la crue de l'Hers prête à déborder, à droite celle de la Sausse à Beaupuy en 1992 précédée de celle de mars 1988 au lotissement du Flouquet 15 jours après son inauguration, suivie de celle du 15 juin 2005.

BEAUPUY.jpg

 

 

 

 

 

crues toulouse

 

 

 

Alors oui le PPRI est indispensable et sa principale orientation doit être la protection des populations, de leurs vies et de leurs biens. Tout autres critères tel qu'un PPRI baclé pour de basses raisons politiques ou financières ne peut être acceptable.

Certes Toulouse disposait depuis 1950  d'un Plan de Surfaces Submersibles (PSS) qui a parfaitement fonctionné jusqu'alors pour des crues de -de 5 m, mais qui ne prenait pas en compte les risques de rupture de digues.

Nos digues sont hautes, plus hautes que la crue de 1875 mais par la puissance des flots de crues torrentielles, elles pourraient (selon la préfecture), ne pourront selon certains spécialistes, résister à une crue centenale.

Selon la DDE la population résidente concernée par les risques inondables est estimée (carte de gauche) à 50 000 habitants auxquels il convient de rajouter les travailleurs de ces secteurs si la crue arrivait en plein jour.

La fragilité des digues peut venir de la puissance des flots d'une force colossale de 7500m3/s mais aussi du sous-sol. Toulouse est construite sur des alluvions venus des Pyrénées, c'est de la terre glaise pas de rocs, et l'assise des digues peut être sapée. Le site préfectoral simule la rupture de digues et celle des Sept Deniers est particulièrement impressionnante, personne ne pourra fuir.

La préfecture nous dit l'Etat va intervenir pour renforcer les digues. Oui certes il le faut mais selon quelle méthode, c'est le silence.

Le problème posé par ce projet de PPRI c'est la réduction des périmètres de risques.  L'étude d'un PPRI  doit  être faite  en référence  de la plus forte crue connue, alors pourquoi la réduire, il s'agit de sécurité, de la vie et de biens.

Ci-dessous la carte des risques inondables du PLU de 2007 selon l'étendue de la crue de 1875 et celle que l'Etat et la ville veulent imposer dans le PPRI. La Garonne semble domestiquée, ne sort que très peu de son lit mineur, l'Hers lui ne déborde plus, par quel miracle? Celui de la construction autorisée sans doute!

risques inondables 2007 PLU
risques inondables 2010 PPRI

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans les zones à risques d'inondation l'Etat peut autoriser la construction, avec parfois des normes imposées (tel des hauteurs sous plafond plus importantes d'ou moins d'étages et moins de rentabilité pour les promoteurs, ou sur pilotis tel le Casino Barrière) ou interdire toute construction.

La carte de gauche du PLU 2007 reprend l'étalement de la crue de 1875 comme font toutes les villes avec leurs crues centenales, celle de droite aurait été développée par une société qui par des calculs surement savants mais obscurs.

Pourtant l'on sait que des flots endigués ont une puissance accrue, que les digues sont fragiles, que le bétonnage et les voiries qui se sont accumulées depuis 1875 peuvent avoir un effet amplificateur par ruisselement.

tableau_inond-copie-1.jpg

Voila les types de crues tel que décrites sur les sites du gouvernement, cela résume ce que nous risquons. 

Alors le PPRI est nécessaire mais le travail est colossal, déja quels batardeaux pour protéger la SNPE et le cancéropole qui n'ont pas de digues de protection?. Si la crue s'avèredéja forte en amont de Toulouse l'on peut penser que par ruisselement facilité par les voiries les eaux se déversent de part et d'autre, rendant les digues inutiles.

canceropole-toulouse 149

Même l'écluse du canal de Brienne qui doit être isolée de la crue par des batardeaux ne peut l'être les glissières pour les installer n'existent plus, alors vous pensez bien le Cancéropole......

Pour le renforcement des digues la préfecture dit que l'Etat va le faire mais ne précise pas la méthode. Alors, sachant que par le passé les anciens élus voulaient remblayer derrière les digues, que l'élu à l'urbanisme actuel Benyahia dit lui vouloir 'valoriser les rives de la Garonne par de l'habitat nous craignons de la construction sur les remblais. Certes les règles d'urbanisme interdisent toute construction sur un terrain inondable dont l'habitation existante auraient été expropriée et démolie mais qui sait.............

Le comité de quartier de la Croix de Pierre, très concerné par le risque inondable a réalisé un dossier d'étude remarquable qui démontre que la pévention en l'état est illusoire (nous pouvons vous le transmettre), le Président de l'UCQ (union des comités de quartiers) a posé lors des réunions d'informations des questions précises qui ont été éludées par un 'nous avons besoin d'un PPRI' qui laisse penser que les considérations économiques priment sur notre sécurité.

Au printemps 2011 aura lieu l'enquête d'utilité publique, nous vous convions à y participer , à émettre vos avis auprès des commissaires enquêteurs toujours à l'écoute, il en va de nos biens et de nos vies.

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